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ANGLETERRE ET ETATS-UNIS DANS LA TOURMENTE

Publié le : 14/12/2018 08:52:21
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ANGLETERRE ET ETATS-UNIS DANS LA TOURMENTE

Sans surprise, Theresa May, la Première ministre britannique, a exprimé devant les dirigeants européens les difficultés qu'elle rencontrait pour faire ratifier par son Parlement l'accord de retrait conclu avec l'UE. Elle a demandé "des assurances supplémentaires".

La réponse européenne a été exprimée par président Jean-Claude Juncker à l'issue d'un sommet européen consacré au Brexit : il a jugé "assez inconcevable" qu'au Royaume-Uni on pense que c'est à l'UE de "proposer des réponses". "C'est plutôt au gouvernement britannique de nous dire ce qu'ils veut exactement", a-t-il insisté visiblement las, disant avoir "des difficultés pour comprendre les états d'âme des députés britanniques".
Selon une source européenne, l'ambiance au dîner était "très mauvaise".

D’autant plus que "Theresa May a été incapable de formuler ce qu'elle voulait" et a été régulièrement interrompue par la chancelière allemande Angela Merkel qui lui demandait ce qu'elle attendait exactement, a affirmé cette source.
On attend donc de nouvelles propositions britanniques tandis que le gouvernement britannique a fixé au 21 janvier la date limite pour que l'accord soit voté au Parlement. Une date symbolique…

 

Et aux Etats-Unis...

 

AFP - Le Sénat américain vient d’infliger un double revers à Donald Trump en demandant l'arrêt du soutien des Etats-Unis à la coalition internationale au Yémen et en pointant du doigt la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.
Approuvées grâce aux votes de sénateurs démocrates et républicains, ces deux résolutions distinctes n'iront pas plus loin que le Sénat pour l'instant… du moins jusqu'au changement de majorité en janvier, et ne semblent pas prêtes de recevoir la signature du président américain qui entretient de bonnes relations avec l'allié stratégique saoudien.
Mais elles ont une forte portée symbolique et témoignent de l'immense colère des sénateurs face à Ryad, provoquée par ce conflit sanglant et par le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Les 49 démocrates sur les 100 sénateurs américains ont voté en faveur de la résolution sur le Yémen ainsi que sept sénateurs républicains. Trois républicains se sont abstenus.
"Nous ne nous laisserons plus dicter notre engagement militaire par un régime despote et assassin en Arabie saoudite", a réagi le sénateur indépendant Bernie Sanders, l'un des promoteurs de ce texte.
Cette résolution appelle le président américain à "retirer les forces armées américaines des hostilités au Yémen ou affectant le Yémen, sauf les forces américaines engagées dans des opérations visant Al-Qaïda ou des forces associées".

Ce vote "envoie un message puissant de la part des Etats-Unis à la coalition" saoudienne, a estimé Daniel Schneiderman, du centre de réflexion International Crisis Group (ICG).
L'ONU a annoncé jeudi une trêve dans des régions menacées par la famine au Yémen, où quatre ans de guerre ont fait environ 10.000 morts et menacent jusqu'à 20 millions de personnes de famine.

En nette contradiction avec les déclarations publiques de M. Trump, qui a mis en doute le rôle de Mohammed ben Salmane, ce texte adopté sans aucune opposition "estime que le prince héritier Mohammed Ben Salmane est responsable du meurtre" du Saoudien Jamal Khashoggi, éditorialiste du Washington Post tué le 2 octobre dans le consulat de son pays à Istanbul, puis démembré lors d'une opération "non autorisée", selon Ryad.

La résolution exige d'autre part la libération de Raif Badawi, un blogueur emprisonné pour "insulte" à l'islam, de sa soeur Samar Badawi, ainsi que des militantes "prisonnières politiques" arrêtées en 2018.

Les sénateurs prennent soin de souligner que la relation avec Ryad est "importante pour la sécurité des Etats-Unis et ses intérêts économiques". Mais ils dénoncent les actes "erratiques" du royaume, en citant notamment l'engagement de l'Arabie saoudite dans le guerre au Yémen, l'affaire du Premier ministre libanais Saad Hariri et "la suppression de la dissidence" dans le pays. Ce comportement affecte, selon le texte, "la relation entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, élément essentiel dans la stabilité de la région" notamment face à l'Iran.

"La condamnation unanime du prince héritier saoudien par le Sénat américain envoie un message fort au roi Salmane: ce problème dans les relations Etats-Unis-Arabie saoudite ne peut pas être glissé sous le tapis ou ignoré", a réagi sur Twitter Martin Indyk, ex-diplomate américain et spécialiste du Moyen-Orient au groupe de réflexion Council on Foreign Relations.
Mais la fronde contre Donald Trump semble bien circonscrite à la question du prince saoudien, "un fou", "dangereux", selon le sénateur républicain Lindsey Graham.